Un réseau pour l’étude des Services Ecosystémiques assurés par la BIOdiversité dans les Paysages Agricoles

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Projets terminés

Par ordre chronologique depuis 2014

1°) SEBIOPAG-PHYTO (2014-2017)

Titre: Niveaux de régulation biologique et d’usage de pesticides le long d’un gradient de pratiques et de paysages

Coordinateur scientifique: UMR 1347 Agroécologie (Sandrine Petit) Partenaires (et personne contact): UMR BAGAP (Stéphanie Aviron) ; UMR DYNAFOR (Aude Vialatte) ; UMR IGEPP (Manuel Plantegenest) ; UR PSH (Pierre Franck), CEBC (Vincent Bretagnolle)

Les effets de la gestion parcellaire et du paysage sur le niveau de régulation biologique des bio-agresseurs sont encore peu documentés, souvent contexte-dépendants, trop généraux quant aux types de gestion parcellaire considérés (AB vs Conv) et apparaissent finalement contradictoires. Ces incertitudes expliquent que les agriculteurs ne mobilisent que peu ou pas la régulation naturelle dans leurs décisions de gestion. On peut émettre l’hypothèse qu’une réduction de l’utilisation de pesticides favorise l’expression de la régulation biologique naturelle, pour autant, ceci n’est pas établi et la relation sera probablement modulée par le contexte paysager des parcelles ainsi que par les pratiques alternatives à la lutte chimique mises œuvre par les agriculteurs. Notre ambition dans ce projet était de décrire la réponse générique du niveau de régulation biologique à la réduction de phytosanitaires en analysant une diversité de situations de production, de contextes paysagers mais aussi de types de culture étudiés et de proies.

Le projet SEBIOPAG-Phyto a analysé le potentiel de régulation biologique des bio-agresseurs dans le réseau SEBIOPAG, un ensemble de 100 parcelles de cultures annuelles et pérennes localisées dans 5 régions françaises. Les résultats collectés sur 3 années successives indiquent que la régulation biologique s’exprime mieux quand l’utilisation de pesticides décroit et quand le paysage agricole est plus diversifié. L’effet des systèmes de culture ainsi que celui des transformations des activités agricoles et des paysages sur les dernières décennies sont d’autres déterminants potentiels des niveaux de régulation biologiques.

Les principales productions du projet SEBIOPAG-Phyto sont :

  • une analyse critique et une validation de la méthode des proies sentinelles pour analyser les variations de niveaux de régulation biologique (Session 1, présentation de Ricci et al),
  • la mise évidence d’effets interactifs conditionnels entre gestion phytosanitaire parcellaire et contexte paysager sur la régulation qui suggère que la pression phytosanitaire va moduler le fonctionnement écologique de la parcelle et sa dépendance aux autres éléments du paysage,
  • La coexistence, au sein d’un même territoire géographique, d’unités fonctionnelles de paysage aux caractéristiques et dynamiques agro-écologiques différenciées qui pourrait expliquer une partie des variations de niveau de régulation observées au sein de chaque région,
  • Une mise au point bibliographique sur la façon dont les connaissances sur la régulation biologique sont ou peuvent être mobilisées pour l’action.

A lire en particulier: Ricci, B., Lavigne, C., Alignier, A., Aviron, S., Biju-Duval, L., Bouvier, J.C., Choisis, J.P., Franck, P., Joannon, A., Ladet, S., Mezerette, F., Plantegenest, M., Savary, G., Thomas, C., Vialatte, A., Petit, S., 2019. Local pesticide use intensity conditions landscape effects on biological pest control. Proc. R. Soc. B Biol. Sci. 286: 20182898

2°) PREPARE (2019-2022)

Titre: Comprendre et prédire les effets des PAysages de pratiques sur la REgulation biologique (AO Ecophyto Leviers territoriaux)

Coordinateur scientifique: UMR 1347 Agroécologie (Sandrine Petit) Partenaires (et personne contact) : UMR BAGAP (Stéphanie Aviron) ; UMR DYNAFOR (Aude Vialatte) ; UMR IGEPP (Sylvain Poggi) ; UR PSH (Pierre Franck), UMR SAVE (Adrien Rusch), SOLAGRO (Caroline Gibert)

La mobilisation de leviers territoriaux peut favoriser les régulations biologiques et réduire le recours aux pesticides mais les incertitudes scientifiques liées à cette question ont fortement limité la diffusion de cette idée vers la profession agricole. PREPARE a pour objectif de développer avec les acteurs locaux une analyse précise et située des effets de la mobilisation de différentes combinaisons de leviers territoriaux (habitats semi-naturels, pression phytosanitaire et diversité des cultures) sur la régulation biologique des bioagresseurs. Le projet s’appuie sur 5 terrains d’étude (120 paysages, réseau national SEBIOPAG et réseau aquitain BACCHUS) qui sont suivis annuellement depuis 2014 pour la régulation biologique, la gestion agricole et les propriétés des paysages.

  • Démarche générale de PREPARE ©INRAe

PREPARE développera une analyse statistique dynamique des relations entre leviers territoriaux et régulation biologique sur les données annuelles acquises entre 2014 et 2020, et, en parallèle,un outil de simulation spatialement explicite pour visualiser des scenarii de changements de paysages et leurs effets sur la régulation et le recours aux pesticides. Un premier atelier participatif permettra de co-construire des scénarii de mobilisation de combinaisons de leviers territoriaux avec un objectif de réduction d’usage de pesticides avec les acteurs locaux dans chaque terrain d’étude. Un second atelier sera dédié à l’analyse partagée avec les acteurs locaux des effets de ces scénarii sur la régulation et le niveau d’usage de pesticides.

L’outil de simulation proposé dans PREPARE est un parfait média pour communiquer à la profession agricole ce que l’on peut attendre de leviers territoriaux pour atteindre l’objectif de réduction d’usage de produits phytosanitaires. Nous comptons démontrer dans PREPARE que l’utilisation de cet outil dans des animations participatives ad-hoc peut permettre d’avancer sur la question de la mobilisation de leviers paysagers pour réduire le recours aux pesticides avec des collectifs d’acteurs locaux dans nos territoires. Ces avancées sont de plusieurs ordres, de l’identification d’une diversité d’actions à mettre en œuvre dans un panel de situation (5 terrains d’étude) jusqu’à une analyse située, mais aussi générique à travers la diversité des situations étudiées, des verrous à lever pour faciliter l’action individuelle et l’action collective.

3°) SEBIOPAG-STAR (2020-2021)

Titre: STAbilité des services de Régulation biologique

Coordinateur scientifique: UMR 1347 Agroécologie (Sandrine Petit) Partenaires (et personne contact) : UMR BAGAP (Stéphanie Aviron) ; UMR DYNAFOR (Aude Vialatte) ; UMR IGEPP (Manuel Plantegenest) ; UR PSH (Pierre Franck)

SEBIOPAG-STAR vise à documenter des déterminants agroécologiques de la stabilité temporelle et de la résilience des régulations biologiques de bioagresseurs (adventices, pucerons, lépidoptères) par les ennemis naturels naturellement présents au champ. Sur la base des données récoltées annuellement sur le réseau entre 2014 et 2019, le projet propose une analyse les variations interannuelles de la diversité des ennemis naturels et des niveaux de régulation biologique en réponse aux systèmes de cultures et au contexte paysager des parcelles. L’objectif finalisé est d’identifier les modes de gestion agricole favorisant la provision d’un service de régulation à la fois intense, stable et résilient, c’est-à-dire mobilisable par la profession agricole.

  • Carabe Poecilus cupreus consommant des pucerons ©INRAe

Le suivi annuel de la régulation biologique, des pratiques agricoles et du contexte paysager des 80 parcelles du réseau national SEBIOPAG depuis 2014 constitue un jeu de données unique pour analyser la dimension temporelle de ce service, un aspect encore très peu documenté dans la littérature. Notre hypothèse est que toutes les combinaisons de pratiques mises en œuvre sur un pas de temps pluriannuel sur les parcelles SEBIOPAG n’offrent pas la même stabilité de service et de caractéristiques taxonomiques et fonctionnelles des communautés de prédateurs généralistes. SEBIOPAG-STAR teste ces hypothèses en analysant sur les parcelles SEBIOPAG les interactions entre caractéristiques des systèmes de culture, contexte paysager, stabilité fonctionnelle des communautés de coléoptères carabiques et stabilité des taux de prédation des 4 types de proies sur la base des données acquises sur 6 années consécutives (2014-2019).

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